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CLIMAT SOCIOPOLITIQUE : LA MISE EN GARDE DE JEAN RAMEAU SOKOUDJOU

Face au risque extrêmement élevé d’implosion social au Cameroun au vu des signaux de toutes part et surtout à la montés des dérives tribales, le doyen des chefs traditionnels de la région de l’Ouest, ancien prisonnier politique, attire l’attention des gouvernants sur la menace qui plane désormais à cause de leur haine et égoïsme, et appelle le peuple à ne pas se laisser entrainer dans ce piège

La situation socio politique que traverse le Cameroun ces derniers temps ne peut laisser personne insensible. Quand l’on tente de trouver une solution à un problème à droite, un autre surgit rapidement à gauche. Le temps de regarder ce qui se passe, c’est au centre que l’attention est attirée. Aucun secteur et aucune région du Cameroun ne sont épargnés dans cette déferlante. En plus du conflit qui persiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il y a les inondations qui font des milliers des sans abri à Zina, Kaikai et Maga dans l’Extrême Nord, les pillages et la chasse de l’étranger à Sud, les motos taximen qui par leur nombre et leurs attitudes deviennent chaque jour une menace, la corruption qui se porte de plus en plus bien, les chantiers abandonnés qui deviennent de plus en plus nombreux, même les chantiers qui devaient abriter la Can 2019. Il y a la 11eme région du Cameroun, la Camair.co au bord de la faillite, dont le directeur demande à l’Etat de lui donner deux milliards 600 millions de francs Cfa en urgence sinon elle va fermer les portes. Bref, le Cameroun est désormais semblable à une marmite bouillante, sur laquelle le pouvoir appui le couvercle de plus en plus fort, en essayant de cacher la vapeur de plus en plus pressante  et menaçante.

Comme avant le grand dialogue national, le chef Sokoudjou  a de sa chefferie Bamendjou, une fois de plus lancé un cri de cœur le 11 octobre 2019, qui sonne cette fois comme une mise en garde. Il dit cette fois: « Du fond de ma cellule dans la prison secondaire de Doumé le 1er janvier 1960, convaincu d’être un candidat à la mort puisque beaucoup de mes compagnons m’avaient déjà précédé, j’écrasais une goutte de larme de joie car pour moi, notre objectif était atteint à savoir faire partir le Blanc et obtenir la libération de ce pays. J’étais loin d’imaginer que le Blanc blanc aurait cédé la place à un Blanc-noir avec pour consigne de poursuivre la torture, l’oppression du peuple et préserver les intérêts du maître.

                                                  Jean Rameau Sokoudjou

J’ai souvent envie de penser que nous avions véritablement obtenu notre indépendance mais les réalités me font vite comprendre que l’indépendance a été passée par là fenêtre et donnée à ceux qui n’avaient pas demandé avec des consignes strictes. Si non, comment expliquer que 60 ans après, nous soyons dans ce Cameroun à avoir une poignée qui pleure qu’elle est trop rassasiée alors qu’à côté le peuple pleure de famine, croupit dans la misère, la manifeste sous le regard amusant et moqueur des dirigeants?

Comment pouvons-nous expliquer qu’en 2019, le peuple côtoie au quotidien la misère alors que la nature nous a tout donné, je dis tout ce qu’il faut pour être heureux, que nous soyons dans des affrontements de types tribaux? Le peuple a faim et est incapable de se soigner, Ce n’est pas ce Cameroun que nous avons rêvé en nous sacrifiant pour sa libération du joug des colons!!!

Les événements de ces derniers jours à savoir, l’assassinat sauvage d’une gardienne de prison dans le Nord-Ouest et les affrontements à Sangmelima nous parlent, nous interpellent et devaient faire peur à toute personne lucide.

La montée de la violence verbale et physique n’est pas bon signe pour notre pays et chacun ou qu’il se trouve doit se sentir concerné car personne n’a intérêt à voir ce pays s’embraser et malheur par qui cela peut arriver.

Celui qui empêche le sommeil à son frère devrait prendre des dispositions lui-même pour ne pas fermer l’œil.

Que nos dirigeants cessent de jouer au ping-pong avec le peuple et trouvent des solutions concrètes et urgentes aux problèmes qui minent ce pays car ça boue énormément dans la marmite.

Que les politiciens qui ne sont animés que par leurs intérêts égoïstes et jouent avec le feu chaque jour en distillant la haine dans ce pays, en dressant les uns contre les autres sachent que la paix n’a pas de prix et que quand ça se casse deux fois ça ne devient plus que la ferraille. Le Cameroun doit être au-dessus de nos petits calculs et que chacun sache que l’affaire du ” ngouong” est comme le cadavre de la chèvre, on ne le porte pas sur la tête, on le traine au sol.

Que le peuple prenne conscience de ce que la violence ne sera jamais la solution, la guerre étant devenue aujourd’hui une guerre des intelligences. Que le peuple ouvre grandement les yeux sur ces petits malins qui pour leurs intérêts égoïstes sont prêts à tout.

Nous pouvons avec les intelligences que nous avons dans ce pays, trouver des solutions sans avoir à verser du sang.

J’avais pensé et espéré que le dialogue autour de l’arbre à palabres pouvait nous aider à nous parler, à nous pardonner et à nous réconcilier. Il a été appelé le grand dialogue et quand j’ai vu la façon avec laquelle les choses se mettaient en place, j’ai eu l’impression que la messe était déjà dite sans avoir commencé, et j’avais préféré actualiser mes propositions que j’avais déjà faites au Chef de l’Etat en 2008, remettre au Premier Ministre et rester dans mon palais à Bamendjou.

Durant les 5 jrs des travaux, j’ai prié mes ancêtres afin qu’ils touchent le cœur de nos dirigeants, qu’ils sortent de leurs profonds sommeil et écoutent ce peuple qui souffre, que nos dirigeants comprennent que quand un enfant pleure parce que sa mère a partagé la nourriture sans donner sa part, on ne le brime pas mais on l’écoute, le calme en lui promettant qu’au prochain repas on va commencer le partage par lui. Qu’ils sortent des discours politiques caractérisés par la duperie et le mensonge, pour être pour une fois vrais et sincères avec le peuple!

Que nos dirigeants comprennent que ceux qui bavardent en face ne sont pas forcément contre le Cameroun, ils peuvent avoir des choses intéressantes pour ce pays et on gagnerait à les écouter.

Le dialogue est terminé, les portes de la prison se sont ouvertes en partie et quelques-uns de nos frères et sœurs qui “dérangeaient” un peu sont dehors. On ne peut pas dire que c’est rien car tu ne peux pas lécher ton doigt et dire que tu as dormi affamé. C’est déjà bien mais pour la paix dans ce pays, nous pouvons faire mieux.

Notre pays est dans une période très sensible de son histoire, que ceux-là qui veulent toujours verser de l’huile sur le feu fassent très attention, dans nos traditions, on ne prend les dimensions d’une maison que sur une autre, évitons le piège qui nous est tendu, que chacun mette de l’eau dans son vin et évitons que le reste d’eau en se versant, la calebasse se casse également. Sauvegardons ce pays car quand on se trompe de chemin on court seulement.

Que ceux qui ont fait foncer la voiture manifestent même leur volonté de sortir la voiture du creux car l’histoire ne le leur pardonnera pas.

Que les dieux de Bamendjou veillent sur le Cameroun, Les seules choses qu’ont puissent laisser à la future génération sont le savoir, la paix et le sens de l’honneur. »

Reste à espérer que ce énième cri de sagesse, ne tombe pas dans les oreilles des sourds

Roland TSAPI

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