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Déclaration sur la liberté de presse

Communication de l’ONG Un Monde Avenir, à l’occasion de la journée mondiale de la presse :
« La libre expression des médias est un droit »
La presse c’est :
I. Une mission noble à protéger
Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître ; Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique ; Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ; Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception en vertu de motifs clairement exprimés.
II. Une protection juridique nationale, régionale et internationale
Le respect de la liberté de presse et du droit des citoyens à l’information constituent pour les Etats, une obligation juridique consacrés par les différents instruments nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.
A- Au niveau National
 La constitution du Cameroun
Elle consacre la liberté de communication, la liberté d’expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, la liberté d’association, la liberté syndicale et le droit de grève.
B- Au niveau Africain
 Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
L’Article 9 : « Toute personne a droit à l’information. Toute personne a le droit de s’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et des règlements ».
 La Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique
II : L’atteinte à la Liberté d’Expression
1.Aucun individu ne doit faire l’objet d’une ingérence arbitraire à sa liberté d’expression.
2. Toute restriction à la liberté d’expression doit être imposée par la loi, servir un objectif légitime et être nécessaire dans une société démocratique.
C- Au niveau international :
 Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
L’Article 19 déclare : «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de rechercher, de recevoir et de répandre sans considération de frontière les informations et les idées, par quelque moyen d’expression que ce soit»
 Pacte de 1966 relatif aux droits civils et politiques
L’Article 19 dispose que : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen de son choix…»
 La charte de Munich dont dérivent les codes de déontologie des journalistes en vigueur au Cameroun rappelle dans son préambule que :
« Le droit à l’information, à la libre d’expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.
Ce droit du public de connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes.
La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics. »
Un environnement national de menaces, de violences et de violations.
Le Cameroun occupe le 135e rang sur les 180 pays du monde dans un classement qui évalue le degré de la liberté de presse dans ces pays, selon Reporters Sans Frontière. Ce rang est un indicateur d’un environnement de travail des journalistes caractériser par des arrestations et détentions arbitraires, de kidnapping de menaces, de traitements inhumains et dégradants, de torture et d’assassinat. Les cas les plus significatifs sont les suivants :
• MONI BANJO MASONGO, FAME BUNYUI AYISEH, enlevé à Buea. Fung John Ngum, enlevé à Che Street Bamenda
• Le cameraman Canal 2 international Bertrand TSASSE victime de traitement de torture, traitements inhumains et dégradant par les agents de la commune de Yaoundé 5e.
• AWAH Thomas, ancien journaliste à la radio privée Afrik 2 et éditeur du mensuel Aghem Messenger, dont la santé se détériore en prison centrale de Kondengui.
• Hiol Adalbert, Rédacteur en chef ADES Info, arbitrairement détenu depuis septembre 2019
En détention préventive depuis plusieurs années :
• Amadou VAMOULKE est poursuivi et incarcéré sans avoir été jugé depuis près de cinq ans.
• Paul CHOUTA, reporter pour le média en ligne Cameroun Web et lanceur d’alerte, en détention depuis le 28 Mai 2019 pour diffamation.
III. L’urgence d’une protection effective de la presse
L’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs qui soulignent :
Que le droit à l’information revête une importance cruciale pour la prise de décisions éclairées, la participation à la vie démocratique, le contrôle de l’action publique et le renforcement de la transparence et de l’obligation de rendre des comptes, et qu’il constitue une arme puissante pour lutter contre la corruption,
Appellent le chef de l’Etat et du gouvernement camerounais
– A faire preuve du minimum de respect des dispositions de la Constitution, des Traités et Accords internationaux dument ratifiés par le Cameroun, en protégeant les journalistes des attaques perpétrés contre eux, notamment de prendre des mesures efficaces en vue de prévenir de telles attaques et, lorsqu’elles sont perpétrées, mener une enquête à cet effet, punir les auteurs et veiller à ce que les victimes aient accès à des recours efficaces.
– A libérer les journalistes dont les procédures judiciaires ont été violées.
– A lever l’article 305 du code pénal qui criminalise les délits de presse, et qui constitue une épée de Damoclès sur la tête des journalistes et médias.
                                                                                                                                                        Fait à Douala le 02 Mai 2021
                                                                                                                                                                Le Coordonnateur
                                                                                                                                                                    Philipe NANGA

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