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Journée Mondiale de la Liberté de la Presse 2018 Déclaration officielle du SNJC Justice et protection pour les journalistes : Notre combat

Depuis 1993, année de la création de la Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations-Unies,

les journalistes du monde entier marquent un temps d’arrêt chaque 3 mai. Tout est parti d’un séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante organisé à Windhoek en Namibie. Etait présent à cette rencontre historique, un journaliste de grande valeur, chantre de la lutte pour l’émancipation de la presse camerounaise. A l’heure des commémorations, il est juste et important de nommer Pius Njawé de regrettée mémoire. (Minute de silence)

La déclaration de Windhoek soulignait l’importance d’une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie ainsi que pour le développement économique. C’est elle qui a motivé l’Onu à dédier toute une journée mondiale à la liberté de la presse en 1993.

Cela fait donc 25 ans, aujourd’hui, que la communauté mondiale nous rend hommage en soutenant nos luttes quotidiennes pour l’émancipation des faibles et des opprimés. Dans nos batailles pour la libre éclosion des idées et la libre circulation de l’information.

Cette année, l’Unesco a choisi pour thème de la célébration, « Médias, justice et état de droit : les contrepoids du pouvoir ». Nul besoin d’expliquer ce choix qui parle tacitement du rôle complémentaire que jouent les médias et le système judiciaire dans la promotion de la transparence de la gouvernance publique.

Pour jouer sa partition et assumer ses propres responsabilités dans cette exaltation de la lutte pour la transparence, de la lutte pour la liberté, de la lutte pour la bonne gouvernance, de la lutte pour la protection, la sécurité de tous et de chacun, le Snjc réaffirme ici, aujourd’hui, haut et fort, qu’il est un syndicat démocratique qui souscrit aux valeurs de la défense des intérêts collectifs de ses membres. Nous n’avons ni peur ni honte d’être seuls dans ce combat, au milieu d’une corporation piégée par un pouvoir politique obnubilé par sa seule survie, mais aveugle sur la protection de ses filles et ses fils qui donnent de leur temps, de leur professionnalisme, même au prix de leur sang et de leur vie, pour que vive et survive le journalisme.

Les journalistes n’ont pas de salaires. Les journalistes n’ont pas de bons salaires. Les journalistes n’ont pas de protection sociale. La Cnps et les patrons de presse se sont arrangés pour que les cotisations sociales ne soient pas versées. Les ministres du Travail et de la Communication le savent et refusent délibérément d’agir. Tout cela est fait pour nous maintenir dans le besoin et entretenir une certaine presse jaune de couleur et racaille dans le fond. De nouveaux médias sont ouverts et promus par un pouvoir liberticide pour pratiquer l’arrogance matérielle et entretenir l’anti-modèle professionnel.

Le piège que nous tend et que nous a longtemps tendu les pouvoirs politiques en place, ce sont des marionnettes visibles : Un Conseil national de la communication (Cnc) chargé d’abriter des retraités et des obligés, chargé également de supprimer la parole gênante et de laisser faire des journalistes à gage. Une Commission nationale de délivrance de la carte de presse, qui permet à l’exécutif de compléter le nombre d’institutions taillées à sa mesure et placées sous sa coupe, pour s’assurer l’impuissance de toute pensée alternative par voie de presse. Et parfaire l’œuvre d’infiltration dans tous les corps sociaux d’agents provocateurs ayant pour seul objectif de démontrer que les journalistes du Cameroun sont incapables de se prendre en charge et assumer leur mission sociale.

Le SNJC dit non à la presse à gage. Non au journalisme de haine et de division sociale. Non au chantage médiatique. Non à la presse des mallettes. Non à la presse aux ordres des groupuscules occultes. Oui à la presse libre et professionnelle. Oui au journalisme de dignité et de qualité. Oui à l’émancipation économique des femmes et des hommes des médias.

La justice et la protection pour les journalistes est le combat noble que mène et que va continuer de mener le SNJC. Nous avons été à l’œuvre pour la libération des journalistes anglophones injustement incarcérés. Six ont été libérés. D’autres sont encore en prison. Le SNJC demande la libération inconditionnelle de tous les journalistes anglophones emprisonnés. En tout état de cause, quelles que soient les procédures judiciaires en cours, le SNJC demande la clémence et la grâce présidentielle pour Awah Thomas et Mancho Bibixy.

En cohésion avec la ligne dictée par l’Unesco, le SNJC en appelle à la bonne compréhension et la vigilance du corps judiciaire national, pour assurer la liberté et la sécurité des journalistes. La consolidation de la démocratie et du vivre ensemble au Cameroun passe surtout par l’acceptation par tous du rôle de chiens de garde que jouent les journalistes, malgré les mauvaises conditions de travail.

Vive la protection, la défense et la sécurité des journalistes.

Vive la solidarité agissante impulsée par le SNJC et acceptée par ses membres.

Vive la liberté d’expression.

Vive le Cameroun et son peuple qui aspire à la liberté tout court.

Denis Nkwebo

Président du Snjc

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