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Résolutions 2020 : Que peut faire le citoyen lambda ?

 

La responsabilité de ce qui arrive au Cameroun n’est pas que gouvernementale. Chacun a sa partition à jouer, et la démission de l’Etat face à ses missions régaliennes ne devrait pas être un prétexte de laxisme et de résignation.

Dans bien de foyers et d’entreprises, ou dans toute organisation sérieuse, des résolutions et des engagements sont en train d’être pris pour la nouvelle année, si elles ne l’ont pas déjà  été longtemps à l’avance. Que ce soit au niveau individuel ou des organisations, ces résolutions portent essentiellement sur des bonnes pratiques à adopter pour l’avenir, le but étant simplement l’amélioration de la situation actuelle, jugée pas bonne ou peu satisfaisante. Peu ou pas du tout satisfaisante, est aussi la situation générale du Cameroun en cette fin d’année, mais personne dans ses résolutions ne pense à ce qu’il devrait faire désormais à son niveau, pour participer à l’amélioration de ces conditions,  parce que tout le monde est désormais refugié derrière une coquille virtuelle appelée Etat, sur laquelle toutes les responsabilités sont repoussées, y compris même pour les actes les plus anodins.

Impérieuse participation de tous

Mais en cette veille de nouvelle année, il importe de rappeler que l’Etat c’est tout le monde. Il arrive seulement que certaines personnes soient choisies pour assurer certaines fonctions au nom de tout le monde, le président de la République par exemple au niveau de la nation, les maires au niveau des arrondissements. Le président de la République lui, choisi à son tour d’autres personnes qu’on appelle généralement fonctionnaires, soit par nomination soit en les soumettant à un concours, pour accomplir des tâches précises, toutes devant concourir à l’amélioration des conditions de vie des populations en général. Sauf que le fait pour la population de déléguer ses pouvoirs à  un président de la république et par voie de conséquence aux fonctionnaires, ne lui enlève pas la responsabilité d’œuvrer elle-même pour l’amélioration de ses conditions de vie, puisque de toute façon, face à certains droits qu’elle peut réclamer de celui qui détient le pouvoir, elle a encore des devoirs, et pas des moindres.

En cette fin d’année donc, les résolutions que prennent les uns et les autres doivent aussi intégrer celles allant dans le sens de participer à changer les choses positivement pour le bien-être de tous. Des résolutions de faire son devoir en somme. L’environnement sain, l’hygiène et la propreté partout, l’ordre urbain, le respect de la chose publique et autres, sont autant d’éléments à prendre en compte au moment de la prises des grandes décisions pour la nouvelle année. Il n’est plus question de rejeter constamment la responsabilité  d’une situation en constante dégradation à l’Etat, au maire, au gouverneur, ministre ou président de la république. Même si cela ne les absout pas du tout.

Nécessaire introspection

La société camerounaise doit résolument prendre conscience. Conscience de ce que le sort de chacun dépend de lui-même en premier, de ce que pour que la ville soit propre, chacun doit déjà à son niveau appliquer les règles simples de gestions des ordures, en prévoyant un seau poubelle ou panier dans la cuisine, dans la cour, au bureau, dans la salle de classe,  où les déchets doivent être mis, et en veillant effectivement à ce que tout ce qui est déchets y soit mis. Une bonne gestion  individuelle des ordures ménagères entrainera une bonne gestion collective, et les ordures ne vont plus se retrouver dans la rue ou dans les rigoles.

Conscience de ce que la chaussée est faite pour être utilisée par les usagers de la route, pas pour servir de comptoir pour le commerce de vivres frais ou de tout autre marchandise, Conscience de ce que la circulation routière obéit à un code qui interdit la circulation à contre sens, les surcharges, la conduite en état d’ivresse et sans pièces exigées, la violation des feux de signalisation, le piétinement des passages cloutés, conscience de ce que des normes de construction existent, qui veuillent par exemple que les toilettes fassent partie intégrante et obligatoire des pièces  d’une maison d’habitation, que ces toilettes ne sont pas des éléments facultatifs que l’on devrait placer dans un coin de la cour, au risque de renvoyer les égouts chez le voisin et créer d’interminables querelles de voisinage.

Conscience de ce que les impôts doivent être payés pour ceux qui font du commerce, les frais de douanes doivent être acquittés pour le franchissement des marchandises, de ce qu’un client qui paie pour un service doit être satisfait, de ce que les balances ne doivent pas être truquées au marché des vivres, de ce que les produits périmés doivent être sortis des stocks, conscience de ce qu’il est cruel de fabriquer et vendre des produits contrefaits, de faire entrer sur le territoire des produits interdits en détournant les contrôles.

Le sens du devoir

Fais ce que dois, advienne que pourra, dit un proverbe. Explication : il faut remplir son devoir, agir en conséquence sans en espérer une récompense. Chaque Camerounais pris individuellement, doit en cette fin d’année, savoir qu’il joue un rôle primordial dans la société entière, un rôle que personne d’autre ne peut jouer à sa place. Chaque Camerounais doit savoir que si personne ne jette ses ordures ménagères sur la chaussé,  des immondices ne vont pas se former et salir la ville. Chaque conducteur de véhicule doit se dire que si tout le monde s’aligne quand la circulation est lente, cela va réduire les embouteillages et les bouchons inutiles, car c’est la somme des petites indisciplines de conduite qui fait de gros bouchons, et personne n’y gagne à la fin. Chaque Camerounais doit savoir que s’il fait son devoir, et tout son devoir, il est mieux armé pour revendiquer ses droits, tous ses droits, car les droits vont de pair avec les devoirs. Il est plus que temps pour chacun de faire un arrêt en cette fin d’année, et se poser la question de savoir : quelle est ma part de responsabilité dans la situation actuelle du Cameroun. Aujourd’hui plus que jamais, les Camerounais sont interpelés par cette phrase prononcée le 20 janvier 1961  par le 35 eme président des Etats Unis John Fitzgerald Kennedy, dans un discours inaugural, « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

 

Roland TSAPI

 

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