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TÉMOIGNAGE : CARNET D’UN SÉJOUR À KONDENGUI

Un militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)  raconte comment il a vécu son incarcération et la libération. 

« Je suis Ngankam Pierre Gaétan jeune camerounais âgé de 31 ans, je suis militant du Mrc et je sors fraîchement de la prison centrale de Kondengui où j’ai passé 6 mois avec d’autres amis politiques.» Rendu au siège de l’ONG Un Monde Avenir ce 15 juillet 2019, Gaétan revient sur les circonstances de son arrestation. « Tout commence le 26 janvier, à l’occasion de la marche blanche organisée par mon parti.  Je m’en sors avec une balle dans la cuisse gauche et je suis interné à l’hôpital général de Douala aux urgences. Le 28 janvier, l’hôpital est pris d’assaut par les éléments de la délégation générale de la police judiciaire. Je n’étais pas seul, j’étais accompagné de Célestin Djamen, Guy Roland Kouame et d’autres camarades.  Ils nous ont  signifié de ne pas craindre car ils nous amenaient à un autre endroit pour des soins plus appropriés. Ils ont même arraché ma perfusion. »

Suite à cet acte qu’il qualifie  « d’enlèvement », ils sont conduits à la délégation générale de la police judiciaire où ils ont en lieu et place des soins,  eu des auditions en rapport avec la marche pacifique. « Nous étions au nombre de six au départ ensuite, il a été ordonné que nos noms soient ajouté à la liste du Président élu Kamto et Cie arrêtés dans la même soirée. Plus, tard dans la nuit nous sommes embarqués sous escorte militaire pour une destination inconnue.» une situation qui inquiète le groupe  puisqu’il ne connait pas où il va et le délit commis.  

                                                Gaetant écouté à l’Ong Un Monde Avenir

« Nous avons fait un voyage à tombeau ouvert cette nuit-là et au petit matin on  s’est retrouvé au Groupement Spécial d’Opération (GSO)  à Mvan, nous avons été répartis sur aucune base, ensuite conduis au SED.  J’étais  avec 24 autres amis politiques parmi lesquels, Christian Penda Ekoka, Célestin Djamen.  Après deux semaines passées au SED, où nous avons connu les pires atrocités de notre vie, nous avons été envoyés au tribunal militaire.» Il a tenu à préciser que cet acte est une violation de la loi  du Cameroun notamment la loi N°2008/015 du 29 décembre 2008 portant organisation judiciaire militaire, en son article 7 et de certaines conventions ratifiées par l’état du Cameroun qui démontre que le tribunal militaire n’a pas compétence à juger les civils. A partir du  tribunal militaire, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé le 13 février 2019.

Détention

Parlant des conditions de détention à la prison centrale de Yaoundé, il soupire : « les mots ne suffiront pas pour décrire ce que j’ai vécu dans cette prison. J’étais logé au Kossovo et ceux qui connaissent la prison, peuvent vous expliquer que le Kossovo c’est l’enfer sur terre », a-t-il déclaré. Malgré le soutien des amis politiques, son séjour n’a pas été une partie de détente. « Kondegui, est l’un des endroits les plus violents de la terre, ou les gens sont abandonnés  à eux-mêmes et où s’effectuent toutes sortes de trafics. » poursuit –il.  Malgré son état de convalescence et sa  plaie béante, il n’a attiré l’attention d’aucune autorité pénitentiaire, il est resté enfermé sans soin adéquat ni suivi médical, et estime que cela relève de la maltraitance.

Avec le moral au beau fixe, la prison  contrairement à ce qu’on aurait dû penser,  ne l’a pas ébranlé il est plus que jamais déterminé à poursuivre son combat. « Ce qui me faisait peur a été exploré alors, je pense qu’on n’avait pas pris en compte certaines mesure dont c’est le moment de redoubler d’effort et continuer le combat. » 

 

Aïchetou MAKOUET

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