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DÉCLARATION DES JEUNES A L’ISSUE DU FORUM/CAFÉ DÉBAT DU 10 AOÛT 2019 EN PRÉLUDE A LA CELEBRATION DE LA 20e ÉDITION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE

En prélude à la célébration de la journée internationale de la jeunesse, s’est tenu le 10 Août 2019 à Douala, le « Forum jeune et citoyen » associé au « café débat » avec pour thème : « Regards croisés des jeunes sur les processus politiques au Cameroun». Il a réuni près d’une centaine de jeunes issus des partis politiques et des organisations de la société civile de 07 régions du Cameroun (Adamaoua, Centre, Littoral, Nord, Nord-Ouest, Ouest et Sud-ouest,).

Trois (03) moments forts ont marqué ce forum :

  • Une présentation des résultats de l’enquête réalisée dans la ville de Douala, sur la participation électorale des jeunes à l’élection présidentielle de 2018.
  • Un brainstorming sur les Regards croisés des jeunes sur les processus politiques au Cameroun.
  • Une présentation des programmes par les jeunes candidats aux prochaines élections municipales, et législatives.

Sur la base des discussions riches, denses et parfois contradictoires, qu’ont menées les participants, nous, jeunes des associations et partis politiques, constatons :

  1. Sur la crise anglophone

La crise née dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016 est à l’origine d’importants dégâts humains et matériels marqués d’une part par plus de 2000 morts, 50 000 réfugiés et plus de 530 000[1] personnes déplacées internes qui vivent dans des conditions humanitaires catastrophiques ; et d’autre par la destruction d’infrastructures essentielles telles que des écoles, des hôpitaux, des maisons ; ainsi que la fermeture d’entreprises entrainant un fort ralentissement des activités économiques dont les conséquences sont visibles au niveau national.

Les mesures prises par le gouvernement jusqu’ici demeurent inefficaces.

  1. Sur le contexte socio-politique du Cameroun

Le climat actuel affecte durablement la paix sociale avec les actes liés au repli identitaire, l’insuffisance de cadres de dialogue, les atteintes aux libertés publiques fondamentales, etc…

Notre pays traverse une crise post-électorale marquée par les arrestations de plusieurs militants des partis politiques de l’opposition, des journalistes et un jeune artiste engagé en la personne d’ABE ABE Gaston (Général Valsero).

Plusieurs dispositions du code électoral ont été remises en cause par la société civile, les partis politiques de l’opposition. Notamment l’article 25 du Code électoral, qui pose le problème de l’Inadéquation entre la majorité pénale (18 ans) et la majorité électorale (20 ans). Il s’agit ici d’une frange importante des jeunes âgés entre 18 et 20 ans qui est ainsi privée de ses droits civils et politiques.

Recommandons

  • Que l’Etat qui reste le seul garant de l’unité, prenne ses responsabilités et engage des démarches pour établir un bilan véritable de cette crise par la mise en place d’une Commission Justice Vérité et Réconciliation (CVR) pour réconcilier tous les camerounais, afin que les solutions proposées émanent des citoyens,
  • La réforme de la politique éducative en intégrant toute la dimension historique du Cameroun,
  • La libération immédiate de tous les prisonniers politiques,
  • L’adoption d’un code électoral consensuel avant la tenue de toute élection,
  • La réduction de l’âge de la majorité électorale à 18 ans,
  • Une véritable réforme des institutions en charge de l’organisation des élections,
  • La démilitarisation complète des deux régions anglophones,
  • La mise en application de l’article 12 alinéa1c de la charte africaine de la jeunesse qui stipule : « Tout État partie met en œuvre une politique nationale globale et cohérente de la jeunesse : La perspective jeune doit être prise en considération dans la planification, les prises de décisions ainsi que dans l’élaboration des programmes. Le recrutement des points focaux des jeunes dans les structures du gouvernement facilitera ce processus »

Fait à Douala le 10 août  2019

Les organisations présentes

[1] Rapport de l’ONG Crisis Group, de l’ONU et de Human Rights Watch

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