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Tchad: le régime crée ses propres organisations de la société civile

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La diffusion le 14 février sur internet des images d’une scène de viol collectif d’une jeune femme postée sur les réseaux sociaux a créé une énorme vague de protestations contre la violence faite aux femmes. Les auteurs de ce viol sont des enfants des dignitaires du régime parmi eux fils des généraux et celui du ministre des affaires étrangère Moussa Faki. La jeune lycéenne est enlevée, séquestrée et violée le 08 février 2016. 

Face à la gravité de la situation, le régime avait en premier lieu cherché à étouffer l’affaire. Mais cela n’a duré qu’une semaine. La vidéo est ensuite publiée sur les réseaux sociaux par les activistes. Sous pressions des uns et la menace des autres, la vidéo a été retirée pour pudeur et respect à la jeune fille. Mais aussi pour étouffer l’affaire.
C’est l’activiste Maina Ibangolo qui a tenu à faire éclater l’affaire au grand public, refusant la suppression de la vidéo.

Parmi les personnes appelant la suppression immédiate de la vidéo sur Facebook, figure Hayatte Ndiaye présidente de l’Association des femmes osant la réussite et le combat pour l’équité (Force). Une association profitant de la circonstance lors du rassemblement devant le domicile familial de la jeune fille. Des femmes et des hommes indignés de cet acte horrible se sont mobilisés pour demander justice.

Selon Hayatte Ndiaye, la création de l’association c’est une volonté spontanée de « s’indigner de manière collective » raconte-t-elle au micro de Rfi. Cette indignation dont parle la présidente, aurait-elle eu lieu sans la publication de la vidéo? Pourquoi ne s’est-elle pas indignée pour demander justice avant le rassemblement? Œuvrait-elle pour étouffer l’affaire qui secoue le régime ou rendait-elle justice à la victime en passant sous silence?

Soyez rassurer, les réponses se trouvent au premier paragraphe du premier communiqué de ladite association publié sur Facebook. Signé par sa présidente, celle-ci  réclame que l’association a été la première à avoir dénoncée, l’enlèvement, la séquestration et le viol de Zouhoura. Et à ce titre elle est conviée à prendre part à une réunion avec la première dame.

Il est claire que le régime face au mouvement de protestation et à la veille des élections, cherchent à crée ses propres organisation de la société civile pour contrecarré toute action citoyenne pour la justice dans ce pays. Depuis quand la défense des droits de l’homme se fait par ordre chronologique de dénonciation? Loin d’être une association de circonstance, l’association des femmes pour le développement et la culture de la paix au Tchad milite pendant des années en ce sens sans que la première dame Hinda Deby leur accordent ne ce reste qu’une audience.

Apres l’échec du ministre de la sécurité publique Ahmat Bachir d’étouffer cette affaire, c’est au tour de la première dame et ses acolytes que la mission on dirait confiée. Zouhoura n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle ne vous apprend absolument rien en la matière, chères grandes sœurs.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste

Jeunestchad.mondoblog.org

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